Remarks:
A French poem by Senghor about the Tirailleurs Senegalais, the African soldiers who fought for the French Empire, particularly in the two world wars of the 1900s. Slam poem Manu performs.
Part of this translated into English (by M.A. Yemane):
Listen to me, Senegalese sharpshooters, beneath the solitude of the black earth and of death
In your solitude without eyes, without ears, more than my dark skin in the depths of the French provinces
without even the warmth of your comrades sleeping next to you
like the old days in the trenches
like the old days in the village under the baobab tree
Listen to me, black-skinned Senegalese sharpshooters, albeit without ears, without eyes
in your triple enclosure of night.
The whole thing in French:
Aux Tirailleurs Sénégalais morts pour la France
Voici le Soleil
Qui fait tendre la poitrine des vierges
Qui fait sourire sur les bancs verts les vieillards
Qui réveillerait les morts sous une terre maternelle.
J’entends le bruit des canons—est-ce d’Irun ?—
On fleurit les tombes, on réchauffe le Soldat Inconnu.
Vous, mes frères obscurs, personne ne vous nomme.
On vous promet 500 000 de vos enfants à la gloire des futurs morts, on les remercie d’avance, futurs morts obscurs
Die schwarze Schande !
Ecoutez-moi, Tirailleurs Sénégalais, dans la solitude de la terre noire et de la mort
Dans votre solitude sans yeux, sans oreilles, plus que dans ma peau sombre au fond de la Province
Sans même la chaleur de vos camarades couchés tout contre vous, comme jadis dans la tranchée, jadis dans les palabres du village
Ecoutez-moi, tirailleurs à la peau noire, bien que sans oreilles et sans yeux dans votre triple enceinte de nuit.
Nous n’avons pas loué de pleureuses, pas même les larmes de vos femmes anciennes
Elles ne se rappellent que vos grands coups de colère, préférant l’ardeur des vivants.
Les plaintes des pleureuses trop claires
Trop vite asséchées les joues de vos femmes comme en saison Sèche les torrents du Fouta
Les larmes les plus chaudes trop claires et trop vite bues au coin des lèvres oublieuses.
Nous vous apportons, écoutez-nous, nous qui épelions vos noms dans les mois que vous mourriez
Nous, dans ces jours de peur sans mémoire, vous apportons l’amitié de vos camarades d’âge.
Ah ! puissé-je un jour d’une voix couleur de braise, puissé-je chanter
L’amitié des camarades fervente comme des entrailles et délicate, forte comme des tendons.
Ecoutez-nous, morts étendus dans l’eau au profond des plaines du Nord et de l’Est.
Recevez le salut de vos camarades noirs, Tirailleurs Sénégalais
MORTS POUR LA REPUBLIQUE !
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